Europe

État souverain et indépendant depuis 1831 seulement, la Belgique apparaît à première vue, comme le produit des circonstances historiques que comme l'expression d'une individualité géographique ou ethnique. Néanmoins, lorsque César entreprit la conquête de la Gaule Belgique, ou Belgica, en 57 av. J.C., il se heurta à des tribus qui possédaient une civilisations et des coutumes communes, assez différentes de celles de la Gaule du Centre et du Sud.

De l'Empire romain à l'indépendance

Intégrée, sous Auguste, à l'Empire romain, et partagée sous Dioclétien en trois provinces, la Belgique subit l'invasion, au 4ème siècle, des Francs Saliens qui germanisèrent le nord du pays, tandis que le sud, où la population gallo-romaine était importante, refusa toute assimilation. De cette époque date la séparation linguistique qui restera une constante de l'histoire belge. Berceau des dynasties mérovingienne et carolingienne, le territoire belge fit partie de l'Empire Franc jusqu'au traité de Verdun (843). Il fut ensuite divisé : la région située à l'ouest de l'Escaut releva de la Francie occidentale ( c'est à dire du futur royaume de France), tandis que celle situé à l'est du fleuve passait à la Lotharingie, qui devait être un peu plus tard intégrée au Saint Empire romain Germanique. Cependant, de part et d'autre de l'Escaut, de puissantes principautés féodales se constituèrent du 10ème au 13ème siècle.

Parallèlement, le développement du commerce et de l'artisanat, consécutif aux croisades, favorisait l'essor des villes de Gand, Bruges et Anvers ainsi que leur affranchissement (« mouvement des communes », particulièrement prononcé dans les Flandres comme en Italie du Nord). Les ports devinrent des entrepôts pour les marchandises provenant du sud et du nord de l'Europe, et les bassins de l'Escaut et de la Meuse des zones d'échanges entre les mondes latins et germaniques. La future Belgique était alors, avec l'Italie septentrionale, l'une des régions les plus riches d'Occident et le centre d'une brillante civilisation. Grâce à une série d'habiles mariages, les ducs de Bourgogne (issus de la famille royale de France) réussirent à rassembler sous leur autorité les Pays-Bas dont la Belgique était une province. « Le grand-duc du Ponant », Philippe le Bon régna de 1419 à 1467 sur les Pays-Bas et eu un grand prestige en Europe. Mais à la mort de son successeur en 1477, Charles le Téméraire , son unique héritière Marie apporta en dot les Pays-Bas à son époux, l'empereur du Saint Empire Germanique, Maximilien 1er de Habsbourg.

Sous Charles Quint(né à Gand) devenu roi d'Espagne puis empereur romain germanique, les provinces des Pays-Bas conservèrent leurs franchises et connurent une prospérité sans précédent. Anvers, succédant à Bruges, apparaissait comme « la métropole économique de l'Occident ». L'intolérance de Philippe 2, la féroce répression de "l'hérésie protestante " provoquèrent le soulèvement de l'ensemble des Pays-Bas. En 1579, les sept provinces du Nord, protestantes, devinrent indépendantes sous le nom de « Provinces Unies » (union d'Utrecht). La même année, sous l'habile impulsion du gouverneur Farnèse, les provinces « belgiques », de langue flamande comme de langue française, choisirent finalement de se replacer sous l'autorité du roi d'Espagne plutôt que de demeurer membre d'une république dans laquelle les protestants exerceraient une influence prépondérante. Leur attachement au catholicisme ne devait pas , par la suite, se démentir. Amputés de l'Artois (1659) et de la Flandres wallonnes avec Lille (1668), les Pays-Bas méridionaux furent cédés par le roi d'Espagne aux Habsbourg d'Autriche par les traités d'Utrecht (11713) et de Rastat (1714). La révolution brabançonne de 1789 fut sans lendemain. Les français occupèrent le territoire belge en 1794 et l'annexèrent en 1795. Sur initiative anglaise, le congrès de Vienne, en 1815, réunit les provinces belges et hollandaises en un seul état, le royaume des Pays-Bas, dont le souverain fut Guillaume 1er d'Orange. Mécontent de devoir jouer le second rôle, les Belges se révoltèrent contre la domination hollandaise le 25 août 1830. L'indépendance de la Belgique fut proclamée le 4 octobre et ratifiée en 1831, à la conférence de Londres, par les grandes puissances européennes qui garantissaient les frontières et la neutralité du nouvel État. Guillaume 1er tenta de reconquérir la Belgique, mais il se heurta au troupes françaises et dut reconnaître le fait accompli en 1839.

La Belgique, état souverain

La constitution de 1831 avait institué une monarchie parlementaire, dont le fonctionnement fut, dans les débuts du nouvel État, facilité par la qualité des souverains de la famille de Saxe Cobourg, Léopold 1er et Léopold 2. Cette période se caractérisa par la lutte des deux grands partis, libéral et catholique, auxquels vint s'adjoindre, dés 1885, le parti ouvrier belge fondé par César de Paepe. Du suffrage censitaire, la Belgique, passa progressivement au suffrage universel corrigé par le vote plural (1892), puis au suffrage universel pur et simple.

A partir de 1850, le mouvement flamingant réussit à faire adopter, dans divers cas, la reconnaissance et l'usage légal de la langue flamande. Par ailleurs, la Belgique bénéficia, dans la seconde moitié du 19ème siècle et au début du 20ème, d'un développement économique remarquable. Reconnu souverain du Congo, à titre personnel, en 1885, grâce à des prodiges de diplomatie, Léopold 2 légua à la Belgique sa colonie du Congo en 1908.

En 1914, l'Allemagne viola la neutralité belge et occupa le royaume, à l'exception d'un petit secteur des Flandres où se maintinrent le roi Albert 1er et son armée. Le traité de Versailles(1919) donna à la Belgique le territoire de Malmédy et d'Eupen. L'entre-deux guerres fut marqué de nombreuses difficultés pour le pays : problèmes économiques résultant de la crise mondiale, dissensions politiques accentuées par la montée du rexisme, mouvement fascisant de Léon Degrelle ainsi que des querelles linguistiques. En mai 1940, la Belgique fut à nouveau envahie par l'Allemagne. Elle subit, durant plus de quatre ans, une occupation encore plus lourde que celle de 1914-1918. Au cours des années qui suivirent la libération, l'attitude du roi Léopold 3 pendant la guerre fit l'objet d'une controverse qui provoqua une crise de régime. Le référendum de mars 1950 se révéla favorable au souverain, mais celui-ci préféra abdiquer, dans un dessein d'apaisement, en faveur de son fils Baudouin qui devint roi en 1951. La Belgique s'engagea alors dans la voie de la construction européenne sous l'impulsion de Paul Henri Spaak (signature des accords de Rome en 1957) et acheva de restaurer son économie. Sa prospérité ne fut pas sérieusement par la reconnaissance de l'indépendance du Congo en 1960. La querelle linguistique entre Flamands et Wallons rebondit au début des années 60 et atteignit son paroxysme en 1968. La réforme constitutionnelle, voté en 1970 et e1971, a donné une autonomie culturelle aux diverses communautés. De nouveaux accords (1977 et 1978) ont doté chacune des régions linguistiques (Wallonie, Flandre, Bruxelles francophone et Bruxelles flamingant) de leur propre parlement. Quant au gouvernement national, il est complété par deux exécutifs communautaires ( un flamand et un francophone) et trois exécutifs régionaux (Wallonie, Flandre et Bruxelles). À partir de 1974, la Belgique a dû faire face à la récession économique qui s'est traduite, notamment, par un accroissement du chômage.

La constitution de 1831 avait institué une monarchie parlementaire, dont le fonctionnement fut, dans les débuts du nouvel État, facilité par la qualité des souverains de la famille de Saxe Cobourg, Léopold 1er et Léopold 2. Cette période se caractérisa par la lutte des deux grands partis, libéral et catholique, auxquels vint s'adjoindre, dés 1885, le parti ouvrier belge fondé par César de Paepe. Du suffrage censitaire, la Belgique, passa progressivement au suffrage universel corrigé par le vote plural (1892), puis au suffrage universel pur et simple. A partir de 1850, le mouvement flamingant réussit à faire adopter, dans divers cas, la reconnaissance et l'usage légal de la langue flamande. Par ailleurs, la Belgique bénéficia, dans la seconde moitié du 19ème siècle et au début du 20ème, d'un développement économique remarquable. Reconnu souverain du Congo, à titre personnel, en 1885, grâce à des prodiges de diplomatie, Léopold 2 légua à la Belgique sa colonie du Congo en 1908. En 1914, l'Allemagne viola la neutralité belge et occupa le royaume, à l'exception d'un petit secteur des Flandres où se maintinrent le roi Albert 1er et son armée. Le traité de Versailles(1919) donna à la Belgique le territoire de Malmédy et d'Eupen. L'entre-deux guerres fut marqué de nombreuses difficultés pour le pays : problèmes économiques résultant de la crise mondiale, dissensions politiques accentuées par la montée du rexisme, mouvement fascisant de Léon Degrelle ainsi que des querelles linguistiques. En mai 1940, la Belgique fut à nouveau envahie par l'Allemagne. Elle subit, durant plus de quatre ans, une occupation encore plus lourde que celle de 1914-1918. Au cours des années qui suivirent la libération, l'attitude du roi Léopold 3 pendant la guerre fit l'objet d'une controverse qui provoqua une crise de régime. Le référendum de mars 1950 se révéla favorable au souverain, mais celui-ci préféra abdiquer, dans un dessein d'apaisement, en faveur de son fils Baudouin qui devint roi en 1951. La Belgique s'engagea alors dans la voie de la construction européenne sous l'impulsion de Paul Henri Spaak (signature des accords de Rome en 1957) et acheva de restaurer son économie. Sa prospérité ne fut pas sérieusement par la reconnaissance de l'indépendance du Congo en 1960. La querelle linguistique entre Flamands et Wallons rebondit au début des années 60 et atteignit son paroxysme en 1968. La réforme constitutionnelle, voté en 1970 et e1971, a donné une autonomie culturelle aux diverses communautés. De nouveaux accords (1977 et 1978) ont doté chacune des régions linguistiques (Wallonie, Flandre, Bruxelles francophone et Bruxelles flamingant) de leur propre parlement. Quant au gouvernement national, il est complété par deux exécutifs communautaires ( un flamand et un francophone) et trois exécutifs régionaux (Wallonie, Flandre et Bruxelles). À partir de 1974, la Belgique a dû faire face à la récession économique qui s'est traduite, notamment, par un accroissement du chômage.